Installation, 600cm x 140cm x 50 cm, 2015
L’installation « To record water during days : Pacific Ocean » traduit en temps réel la surface de la mer et son va-et-vient sur sept points de l’Océan Pacifique. Elle prend sa forme à partir de sept bandes métalliques de différents alliages. Connectée à internet sur le réseau de bouées américaines, la pièce respire à partir des bouées situées au large du Tijuana (Mexico), du Nord des Etats Unis, de l’Alaska, du Détroit de Bering (x2), de Guam (Océanie) et de Honolulu. Chaque bande métallique a son propre rythme : celui dont la bouée lui transmets.
Cette pièce s’inscrit dans un projet plus vaste intitulé «To record water during days », un ensemble d’installations dans lequel le spectateur est invité à déambuler dans un espace immersif, organisé autour de six modules. Il s’agit en outre d’un travail mené dans le cadre d’une thèse en Arts « recherche et création » en collaboration avec le chercheur Patrice Le Gal, mécanicien des fluides.
Cette installation propose une autre forme de paysage à travers l’expérience des flux des océans. Des volumes aux formes mouvantes, ondulatoires et suaves viennent transcrire le rythme tantôt calme tantôt fébrile des océans en temps réel.
L’énergie du monde est transportée par le mouvement des océans qui vient façonner les littoraux. C’est elle qui se déplace, se transforme. Elle est visible à la surface de l’eau mais aussi dans l’évolution des paysages côtiers. C’est le visage du monde qui est en perpétuel changement : l’océan et la terre dialoguent.
La terre, selon l’hypothèse Gaïa développée par Lovelock et reprise par Bruno Latour, est perçue comme un écosystème autorégulateur constituée d’un ensemble d’interactions entre différents écosystèmes : biosphère terrestre, l’atmosphère et les océans. Latour pointe ainsi le problème d’échelle auquel l’individu doit faire face : « La difficulté qui apparaît actuellement est celle de pouvoir faire ressentir des changements globaux quand on n’est pas soi même un être global ; de ressentir le « climat » quand les seules façons d’en parler sont des gigantesques modèles conçus par ordinateur. »
Patrice Le Gal: collaborateur
Sylvain Delbart: développement
Jimmy Ortmann: menuiserie
Une coproduction ZINC – Flux(o) en partenariat avec Art-cade, Irphe, LabexMEC, Astram, le LFO, Aix- Marseille Université.
Avec le soutien de la Région Provence Alpes Côte d’Azur et la Ville de Marseille.